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09/11/2016

1 - MACRON ET LE VIDE DU DISCOURS, L'IMPOSTURE EN MOUVEMENT…

(l'humoriste Franck Lepage lors de l'un de ses spectacles, fait une démonstration de la vacuité des discours politiques : avec 17 fiches mélangées et tirées au hasard, il improvise deux discours différents… très bien construits… Il y a du Franck Lepage chez Macron… sans l'humour !)

 

Que dit Macron aujourd'hui quant aux thèmes qui nous sont chers, et notamment autour de ce qui relève de la vie sociale, de la solidarité, du respect de la mixité dans les mises en œuvre au sein du monde du travail, dans ce qu'il peut y avoir d'humaniste et d'idéal relativement à l'Europe, dans les propositions visant à sortir le développement durable de la bien pensance vers une réalité partagée ?

J'admets une analyse un peu longue, mais le sujet ne peut être réduit à 3 lignes…

Il ne sait pas ce qu'est l'école. Il ne sait pas ce qu'est la formation initiale professionnelle. Il ne sait pas ce qu'est la rupture sociale, et il en parle à Médiapart en citant les jeunes qui sont chauffeurs sans protection sociale chez Uber…

La seule réalité que l'on peut analyser chez lui est son action en tant que ministre de l'économie.

A ce sujet, quid par exemple du dossier des privatisations d'aéroports régionaux ? Qui de ND des Landes, quid des rejets de boues rouges à la Ciotat ?

Quid du code du travail ? Quid de la protection sociale et des travailleurs européens, du dumping fiscal entre les états européens, du CETA, du TAFTA ? Quid de Junker ? Quid du statut des lanceurs d'alerte que Junker a fait condamner ? Quid des 40 milliards d'exil fiscal illégal de HSBC révélés par France Info il y a plus d'un an ? Quid de la Société Générale et de qu'elle nous doit ?

Autant de questions sans autre réponse que celle du ministre de l'économie qu'il était, et elles ne sont ni de gauche, ni rassurantes…

J'ai observé les différentes postures face au libéralisme débridé et au pouvoir financier, face aux systèmes bancaires et à leurs exactions. Et pour l'instant, Macron me semble totalement absent de toute posture rassurante, pire, il nie la souveraineté nationale, alors que des experts européens eux-mêmes disent que les pays doivent se réapproprier l'idée européenne, et que l'Europe ne peut pas se faire avec cette pseudo unanimité des 27, que chaque gouvernement peut peser de même que les citoyens doivent se sentir concernés…

 Tant d'autres questions sans réponses.

Là où par exemple, et je le répète, Jean-Luc Mélenchon a apporté des réponses, des argumentations, des propositions construites et cohérentes.

 

Non, Macron n'est pas humaniste social et solidaire. Sinon il l'aurait montré dans ses actions gouvernementales. Il avait assez de latitude pour cela. Même chez Médiapart, il ne peut pas réécrire son histoire…

Comment peut-il abuser des journalistes que l'on aurait pu croire aguerris face aux discours sans consistance et talentueux ? Pendant tout le temps de son entretien, il ne dit rien. A l'image de Franck Lepage, son discours semble construit, mais en fait il utilise des mots passe-partout et il ne dit rien. Qu'in en juge…

"Pour les quartiers les plus en difficulté, pour toute une partie de la population française, l'adaptation de notre modèle économique et social est une réponse fondamentale aux problèmes que nous rencontrons"… Oui.. Et alors ? Et après ???

"Sur l'Europe, la vision que je porte, c'est qu'on doit aller plus loin sur la réforme et en même temps être plus exigeant avec l'Europe, assumer une forme de confrontation avec nos partenaires sur la relance budgétaire et économique"…

(Médiapart, le 3/11)

 On croirait entendre Patrick Font en 1978, dans "je vote con" : "Vous allez me demander, et je vais vous répondre… Voilà qui est fait."

Il fait du vent en restant dans le vague. Rien de précis aujourd'hui.

Comment croire qu'il ait changé depuis son ministère ? Quel gage ? Quel engagement ? Quelle vision prospective par rapport à la loi travail ? Par rapport à la loi... Macron ? Quelle décision par rapport aux responsabilités de la Société générale, de HSBC (pour ne reprendre que ces deux banques qui devraient subir le même sort qu'en Islande) ? Quelle position par rapport aux Commissaires Européens ? Quelle affirmation de l'idée européenne humaniste sociale et environnementale que la France devrait faire peser face au CETA, face aux exigences budgétaires, face à la dette grecque, face au diktat libéral imposé par Junker alors que les états nations devraient faire valoir leur point de vue ? Tant de questions sans réponse satisfaisante de la part de Macron...

Oui, ses meetings étaient certainement des moments exaltants pour un public qui ne cherche pas du contenu, mais une présence médiatique (quelle idée de la nouvelle politique façon Macron) ! C'est lui le bateleur, pas Mélenchon ! Tout meeting où un bon orateur sait faire souffler un vent d'espoir est exaltant, on en ressort tout révigoré, c'est l'effet du "Live"... Mais lorsque cela ne reste que du vent, on risque très vite d'éternuer de désillusion...

 

La suite ? La suite s'écrit toujours sous le signe de l'imposture…

Pendant ce temps, les socialistes, sans aucun programme, sans aucune réflexion commune, se battent pour une date beaucoup trop tardive, et osent parler de rassemblement autour d'eux !

Pendant ce temps, le PC voudrait imposer à ses troupes de jouer cavalier seul…

Pendant ce temps, c'est le monde à l'envers : "Ce qui sépare Mélenchon du reste de la gauche, c'est sa radicalité et son isolement", aurait indiqué Montebourg au JDD.

Non, c'est le contraire ! Valls est radical, Macron a montré sa radicalité alors Ministre de l'économie… Mélenchon a montré sa force de fédérateur…

L'imposture est aussi dans ces affirmations mensongères, relayées par une presse qui a encore du mal à voir au delà des anciens partis…

Le site de Macron, sa page facebook comme ce nouveau mouvement "Macron et la Gauche" montrent à quel point l'imposture continue…

(le 7 nov 2016 - Marc Burlat)

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