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28/03/2017

Contribution : Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité, Mixité, Solidarité - Proposition de contribution relative à ces notions pour une 6ème République humaniste

Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité, Mixité, Solidarité

Proposition de contribution relative à ces notions pour une 6ème République humaniste

6 valeurs & principes fondamentaux, symboles de la 6ème République…

 

" Le droit au bonheur est encore une idée neuve !" (L'Avenir en Commun, page 103)

 

Nous déclarons solennellement être des femmes et des hommes libres. Nous déclarons solennellement vouloir œuvrer pour une société plus juste, plus humaine, plus respectueuse, plus digne, plus équitable, plus solidaire…

 

Ces principes, ces 6 mots-clés, la République, chaque citoyenne, chaque citoyen, doit les mettre en œuvre à toute heure, en toute occasion et en tout lieu.”

 

6 mots, dont les 3 premiers sont connus et à défendre chaque jour. Ils sont le socle de notre République : Liberté, Egalité, Fraternité.

6 mots, dont les 3 autres fondent totalement et absolument notre société humaine digne et responsable : Laïcité, Mixité, Solidarité.

6 mots indissociables qui sont la garantie de notre Démocratie.

 

Laïcité… Mixité… Solidarité…

3 principes que l’on pourrait penser installés dans notre société. 3 évidences… Et pourtant… Ce n’est pas un lieu commun que de dire que ces 3 évidences n’en sont pas, et peut-être de moins en moins.

 

Laïcité…

"La laïcité est la condition de la liberté de conscience de chacun, de l'égalité et de la fraternité entre tous les citoyens quelle que soit leur option philosophique ou spirituelle. Elle rend possible une action de l'État au service de l'intérêt général."

(L'Avenir en Commun, page 29)

Que d’encre, que de discours… De Gilles Kepel à Elisabeth Badinter, de journalistes courageuses et courageux aux associations locales… Qui ne connaît pas le terme “loi de 1905“, mais qui en connaît les termes ?

La laïcité ne se complète d'aucun qualificatif. Elle est.

 

La 6ème République est attachée à la liberté absolue de conscience, elle place la laïcité comme l’un de ces principes fondamentaux. Dépassant le cadre religieux ou dogmatique, elle lie ce principe de laïcité avec celui d’égalité et de mixité dans une réflexion constante et active. La laïcité offre la liberté de croyance, « de croire ou de ne pas croire ». Les mots peuvent emprisonner, les mots peuvent cloisonner, la laïcité, elle, est l’indépendance, la condition essentielle de notre liberté, adogmatique. La laïcité est le refus d'un choix imposé, elle est l'égalité dans les convictions, le refus de dominance, elle offre à chacun le droit de contempler sa lumière sans l'imposer au monde.

 

Cette notion est présentée comme franco-française… Elle n’a pas véritablement de traduction dans les autres langues… Et pourtant.

La laïcité, ce n’est pas la négation des religions, c’est la négation du dogme et du prosélytisme… C’est l’exigence de respect de la liberté de conscience et de neutralité de l'État et de tous ses représentants.

J’ai des voisins croyants, de différentes religions. Un autre, laïc convaincu et indiscutable, agit aussi au cœur de sa paroisse… Et un autre est un athée sincère…

Chacune et chacun se respecte et respecte l'autre, sans lui imposer les signes de sa foi, sans lui opposer sa différence.

Nos différences nous enrichissent.

 

Si la laïcité refait débat, c’est que la société a évolué depuis 1905…

Dans l’Abécédaire du Guide Républicain (juin 2004), à l’article “Laïcité“, Bernard Stasi écrivait : “La grande loi républicaine du 9 décembre 1905 qui sépare les Églises et l’État est le socle du «vivre ensemble» en France. C’est par elle que la laïcité s’est enracinée dans nos institutions.

Les trois valeurs indissociables qu’elle définit en font la pierre angulaire de notre pacte républicain. La liberté de conscience, d’abord, qui permet à chaque citoyen de choisir sa vie spirituelle ou religieuse ; l’égalité en droit des options spirituelles et religieuses, ensuite, qui interdit toute discrimination ou contrainte ; enfin la neutralité du pouvoir politique qui reconnaît ses limites en s’abstenant de toute ingérence dans le domaine spirituel ou religieux. […]

Depuis 1905, le contexte a évolué. Sous l’effet de l’immigration, la France est devenue plurielle sur le plan spirituel et religieux. Il s’agit, dans le respect de la diversité de notre société, de forger l’unité. Si, au nom du principe de la laïcité, la France doit accepter d’accueillir les nouvelles religions, celles-ci doivent aussi respecter pleinement les valeurs républicaines. C’est à cette condition que leur intégration sera réussie.

La laïcité, c’est la liberté, mais c’est aussi l’égalité, l’égalité entre les citoyens

quelle que soit leur croyance. […]

Mais la laïcité, c’est aussi et surtout la fraternité. Parce qu’elle reconnaît et respecte les différences culturelles, spirituelles, religieuses, elle a aussi pour mission, et c’est la plus noble de toutes, de créer les conditions permettant à tous de vivre ensemble, dans le respect réciproque et dans l’attachement commun à un certain nombre de valeurs.

Ces valeurs qui doivent nous unir. […],

Empreinte de liberté, d’égalité et de fraternité, la laïcité est le fondement du pacte républicain.”

 

La Laïcité est donc bien ce ciment fraternel de respect et de tolérance qui doit permettre à chacun de vivre son chemin.

Toutes et tous, nous devons le défendre et le respecter.

Vivre son chemin privé sans empiéter sur la route commune. Jamais nous ne devons laisser l’intégrisme et l’intolérance, quels qu’ils soient, poser le pied sur notre route.

 

 

Mixité…

"Notre désir d’égalité est sans limite : nous n’acceptons aucune inégalité de traitement basée sur le sexe ou le genre des personnes. Cette lutte contre toutes

les formes de discrimination, qui ne s’applique d’ailleurs pas uniquement aux discriminations de genre, est au cœur de notre projet"

(Livret Egalité Femmes-Hommes, page 8)

Après une réelle installation dans la société du XXème siècle, la mixité prend l’eau, la solidarité a du mal à résister à ce qu’il est convenu d’appeler la crise, et la laïcité est attaquée dans son credo prônant le respect et la liberté de conscience…

Ruine de l’âme ?

 

La 6ème République est mixte par essence. La mixité n'est pas une juxtaposition de femmes et d'hommes, mais bien une complémentarité librement consentie, permettant à chacun d’exprimer les différentes composantes de l’humanité et de l’être lui-même, considérant que l'humanité se doit d’être universelle. Femmes et hommes doivent pouvoir vivre ensemble, respectant leurs différences, sans discrimination aucune, avec les mêmes droits fondamentaux et inaliénables. Liée à la laïcité, c’est un pilier fondamental qui fait que sur Terre, toutes les femmes, tous les hommes, doivent naître et demeurer libre et égaux en droits.”

 

En effet, il est tellement facile de considérer que lorsque dans un lieu donné, une structure, des hommes et des femmes cohabitent ensemble la mixité est actée…

Mais comment se contenter d’une éventuelle parité en nombre ? Comment oser parler de mixité lorsque l’adjonction de quelques femmes dans un monde d’hommes suffirait à se donner bonne conscience ? Est-ce qu’une entreprise peut s’arroger ce droit de mixité lorsqu’à qualification égale, à ancienneté identique, une femme gagnera 28% de moins que son collègue homme ? (enquête INSEE parue le 8 mars 2013 à l’occasion de la journée de la femme)

Est-ce que la société respecte la mixité lorsque la disponibilité pour les réunions tardives conditionnent certains avancements de carrière, alors que, malgré les progrès des jeunes pères en ce domaine, récupérer les enfants après la classe reste encore trop souvent l’apanage des mères ?

Vous me direz que la fonction publique est exemplaire en la matière, 82% du corps enseignant du premier degré est féminin (93 en maternelle et 78 en primaire), mais cette proportion tombe à 34% dans le supérieur. Et ceux qui inspectent les 82% de femmes enseignantes du premier degré sont à 62% des hommes… Où est la mixité ?

(source : PRISME : PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs)

 

Comment croire au seul hasard et à la seule détermination libre de chacune et de chacun…

Avant de quitter le domaine scolaire, un petit tour du coté des manuels…

Dans une étude parue le 7 mai 2013 sur le site de l’Observatoire des Inégalités, il apparaît que “sur près de 3 500 personnages sexués répertoriés dans les manuels scolaires, on décompte une femme pour cinq hommes, selon deux études menées par le Centre francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes Hubertine Auclert. Ces deux études font le même constat de la sous-représentation des femmes et de la persistance des représentations stéréotypées dans les manuels scolaires[…] de mathématiques et d’histoire”…

Ce n’est seulement que depuis quelques années que cette prise de conscience a donné des résultats chez les éditeurs d’albums jeunesse… L’un d'eux à ce titre fait un travail remarquable, dans la continuité de la philosophie éducative engagée par son fondateur Jean Fabre (disparu le 9 janvier 2014).

 

Revenons à l’État, à la Res Publica, aux affaires de la cité.

Comment peut-on parler de parité en politique et s'en contenter ???

Parité… Que ce mot est barbare. Comme un justificatif, un blanc-seing.

Le nombre effacerait la faute.

C’est un peu comme le bouquet offert le 8 mars pour faire pardonner l’oubli du 14 février…

 

Dans la société comme dans toutes les institutions, nous voulons acter tous les jours cette exigence de mixité comme une reconnaissance ordinaire et normale, comme un 'agir ensemble', comme une “expérience, collective et individuelle, irremplaçable(Michelle Perrot in Abécédaire du Guide Républicain, op cité).

 

Égalité, équité, en fonction, qualification, condition…

Ce qui devrait être logique, simplement, dans le monde humain. Et nous devrons rester vigilants afin de défendre toujours cet idéal.

Réagir, comme cela a pu être fait parfois confidentiellement par le passé, lors du verdict inique rendu le 11 octobre 2012 par la Cour d’Assises de Créteil dans un procès de viol collectif, lors du premier coup de canif légal dans la mixité scolaire par le texte de loi adoptée le 15 mai 2008 qui, entre autres, permettait pour la première fois “l'organisation d'enseignements par regroupement des élèves en fonction de leur sexe”…(cf. chronique dans Le Monde du 22 avril 2008 de la sénatrice parisienne Bariza Khiari), lors de l'indignation devant les lois proposées dans certains pays légalisant le mariage des filles très jeunes, beaucoup trop jeunes…

Vigilance…

La France doit être un exemple pour que la mixité dépasse nos frontières…

“La liberté ne sera pas totale tant que les femmes n’auront pas été émancipées de toutes les formes d’oppression.”

(Nelson Mandela – 1er discours au Parlement, 24 mai 1994)

 

 

Solidarité…

"Des centaines de milliers de personnes tentent de survivre avec à peine quelques centaines d'euros par mois. Notre pays et nos villes comptent de nombreuses personnes sans abri abandonnées à elles-mêmes […]. Le recul des services publics et la précarisation des conditions de vie ont fait exploser la pauvreté. On ne peut pas vivre heureux dans un océan de malheur."

(L'Avenir en Commun, page 60)

 

Solidarité… Ce troisième mot sonne parfois comme une bonne action, parfois comme une revendication syndicale… La solidarité va plus loin.

 

La 6ème République est solidaire. Les forces et les faiblesses ne peuvent en aucun cas être discriminatoires. Sentiment qui pousse les femmes et les hommes à s’entraider, notre solidarité commence sur notre palier, dans la rue… Solidarité pour épauler une sœur ou un frère en humanité en surmontant nos préjugés, ce n'est qu'ensemble que nous pourrons œuvrer pour les grandes causes de ce monde. Solidarité dés le plus haut échelon de l'État, comme au sein des entreprises et des administrations. Solidarité pour les accidents de la vie comme pour les démunis.

 

Oui, la Fraternité de notre devise nous impose la Solidarité, par une conséquence naturelle…

Mais est-ce suffisant, ou est-ce un argument pour se sentir dégagé de toute autre obligation, comme pour se donner bonne conscience ?

Nelson Mandela a dit, le 12 juillet 2008 :

Si un homme de 90 ans peut se permettre de vous donner un conseil que vous n’avez pas sollicité, ce serait que vous placiez la solidarité et le souci de l’autre au centre des valeurs qui vous font vivre.“ (Pensées pour moi-même – Citations, éd. Points)

 

Comment pouvons-nous, aujourd’hui, accepter que soient ignorés celle qui souffre d'être plus faible, ou celui qui se sent méprisé d'être en dehors de la société…

 

Avons-nous ce réflexe de sourire et d’aider l’autre, avons-nous ce réflexe du partage ? Sommes-nous capables d'apprendre à dépasser nos préjugés sur l'assistanat, sur la différence, pour plus de sérénité, pour plus d’écoute, et plus d’entr’aide.

La solidarité, ce n’est pas forcément Médecins du Monde, avec ce chèque de 15€ que j’envoie chaque année, perdant d’ailleurs à chaque fois le reçu fiscal…

La solidarité, c’est en traversant la route, ou sur le même palier que moi.

C’est l’acte citoyen, le civisme, c’est commencer à reconnaître ses voisins, aller voir si la voisine du 8ème a besoin de quelque chose quand tu vas faire les courses, parler avec le voisin du 4ème dont la femme est enceinte pour qu’il sache que si en pleine nuit il a besoin, je peux garder ses enfants, ne serait-ce que le temps que leur grand-mère arrive…

C’est le voisin d’en face dont la femme a Alzeimer et qui sait que s’il va faire deux courses, la voisine sera là pour sa femme…

Ce sont des gens avec qui on n’a pas de liens, mais avec qui on en tisse quand-même, parce qu’ils vivent à coté de nous.

La solidarité c’est aussi avoir une sécurité sociale mutualisée pour que d’autres puissent aussi se soigner… Savoir que si je suis au chômage je ne serai pas sans ressources ; savoir que votre enfant en difficulté pourra bénéficier d’un soutien scolaire gratuit ; savoir que cette petite fille porteuse d’un handicap sera accompagnée d’une Assistante de Vie Scolaire tout au long de sa scolarité.

 

"Non, le handicap n'est pas une affaire privée. C'est d'abord une affaire publique. Celle de la dignité des personnes en situation de handicap, de leur liberté, de l'égalité entre les êtres humains. […]. Une personne en situation de handicap n'est pas plus que quiconque réductible à son handicap."

(L'Avenir en Commun, page 106)

 

Oui, nous payons des impôts, mais un placement en centre spécialisé digne de ce nom coûte plus de 1000€, quelqu’un à qui parler, ou un orthophoniste à domicile, un kiné à domicile, tout cela à un coût dont nous devons être solidairement responsables.

 

La douleur muette a-t-elle besoin de justification ?

La France est un pays des droits de l’Humain et des droits de l’Enfant… N’oublions jamais cette solidarité essentielle avec ceux qui sont différents, afin qu’ils puissent vivre… Simplement vivre.

 

Oui, nous, femmes et hommes libres, désirant cette 6ème République, nous devons réfléchir aux conséquences des inégalités flagrantes entre les peuples selon leur lieu de résidence sur la Terre… Nous devons avoir conscience des atteintes aux libertés, et ne jamais nous taire.

Ce n'est pas au nom de la prudence que l'on doit garder le silence.

 

Comprendre et mesurer l’évolution du Monde et prendre notre place dans la société de l'Humanité…

Simplement en étant nous-mêmes, chaque jour. Simplement en agissant autour de nous, en conscience.

 

Les valeurs de solidarité qui conduisaient autrefois notre quête d’une société plus humaine semblent avoir été remplacées, ou du moins sont menacées par le matérialisme sans srcupules et la recherche de la satisfaction instantanée. L’un des défis de notre époque, sans vouloir reformuler de voeux pieux ou jouer au moraliste, est de réintroduire dans les consciences le sentiment de la solidarité entre les hommes, la nécessité d’être au monde par l’autre, grâce à lui et pour lui

(Nelson Mandela, 5ème conférence Steve Biko, 10 septembre 2004)

 

 

Laïcité, Mixité, Solidarité, … Liberté, Egalité, Fraternité…

Femmes et Hommes libres, sur le chantier de Notre Vie dont nous sommes chacune et chacun l’un des ouvriers, sur ce chantier de notre société et de l'Humanité, nous travaillons.

Rien n’est acquis, nous doutons parfois, et parfois nous sommes dans l’erreur, mais nous avons la volonté résolue d'avancer les yeux ouvertes, en conscience, pour cette 6ème République que nous appelons de nos vœux, ensemble, au delà du temps ; plus juste, plus humaine, plus respectueuse, plus digne, plus équitable, plus solidaire !

" Le droit au bonheur est encore une idée neuve !" (L'avenir en Commun, page 103)

 

Tous les instants sont à jamais marqués par nos actions… Alors nous toutes et tous, insoumises et insoumis, nous engageons pour un avenir en commun, où nous plaçons l'humain d'abord, afin de transmettre à nos enfants et aux générations futures les valeurs de ce qu'est l'Humanité.

 

 

Marc Burlat (6 avril 2014 & 26 mars 2017)